Vito est resté chez nous après sa mort - Nos adieux pendant le week-end | Épisode 5
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Temps de lecture 8 min
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Lorsqu'un chien meurt, il ne reste souvent pas que le vide - mais aussi la question : que se passe-t-il après ? Dans cet épisode de Vitomalia Hundecast, nous t'emmenons juste après l'euthanasie de notre Vito - du vendredi après-midi à l'incinération du lundi.
Nous racontons pourquoi nous avons décidé de garder Vito à la maison pendant tout le week-end, comment nous avons organisé cette période et ce qui nous a aidés à faire nos adieux.
Cet article te donne un aperçu d'une phase dont peu de gens parlent : les jours entre la mort d'un chien et le départ définitif. Nous partageons nos expériences en toute honnêteté, sans enjoliver les choses, dans l'espoir de t'orienter et peut-être de te réconforter.
Lorsque Vito a été euthanasié vendredi, nous avons tout de suite su que nous ne l'abandonnerions pas directement. Au lieu de cela, nous voulions passer le week-end avec lui à la maison. Il était important pour nous qu'il reste à sa place habituelle - pas dans une glacière chez le vétérinaire, pas "gardé" de manière anonyme, mais chez nous, là où il a toujours été.
Nous avons installé Vito à son endroit préféré, en le préparant soigneusement avec des alèses pour que tout reste propre. C'était inhabituel, mais ça semblait juste. L'idée de l'avoir à la maison nous a soutenus. Nous pouvions le caresser à tout moment, nous asseoir à ses côtés, partager des souvenirs - et surtout : lui dire au revoir, à notre rythme.
Le corps se transforme après la mort. Après quelques heures, il se refroidit, les muscles entrent en état de rigidité. Les liquides peuvent se répandre, la forme du corps peut changer. Pour nous, l'idée de garder Vito à la maison après son euthanasie était totalement déconcertante au début - nous le disons très honnêtement. Au premier abord, cela semble étrange, voire "effrayant", d'avoir un chien mort avec soi.
Mais : nous ne voulions pas le savoir anonymement dans une glacière chez le vétérinaire ou au crématorium. Notre vétérinaire nous avait préparés et expliqué que dans les chambres froides exiguës chez le vétérinaire, les chiens doivent souvent être stockés de manière à ce que des changements visibles se produisent - par exemple parce que les corps sont comprimés ou que les liquides sont mal répartis. Cela peut être difficile à supporter par la suite, surtout lorsqu'on veut encore une fois faire ses adieux.
Lui avait déjà connu cette expérience avec sa chienne Rottweiler Furia. Elle était restée chez le vétérinaire et lorsqu'il l'a revue plus tard, son corps était fortement déformé. Il voulait à tout prix éviter ce souvenir pour Vito.
Nous avons laissé Vito dans son lit de chien, comme il l'avait toujours aimé. Nous avons placé des couches-culottes sous lui pour être sûrs qu'il n'y ait pas de fuites de liquides - cela peut arriver dans les premières heures et les premiers jours après la mort. Nous l'avons recouvert de sa couverture préférée, lui avons ajouté un jouet et avons orienté sa tête de manière à ce qu'elle ne tombe pas sur le côté. Ensuite, nous nous sommes simplement assis près de lui. Nous le caressions sans cesse, l'embrassions sur le front, lui parlions comme s'il était encore là. Nous regardions de vieilles vidéos, nous riions, nous pleurions, nous nous souvenions. Cela nous faisait un bien fou de l'avoir si près de nous. L'idée de l'"abandonner" directement et de le placer dans une chambre froide nous aurait brisé le cœur. Au lieu de cela, nous avons pu faire ce dernier adieu à notre rythme.
Bien sûr, le corps de Vito changeait avec le temps. Au bout de deux jours, il était plus frais, ses orbites s'affaissaient légèrement, ses membres se raffermissaient. Mais ce n'était pas une vision effrayante. Il sentait encore notre Vito. Il était allongé, comme s'il dormait tout simplement. Et c'est exactement ainsi que nous voulions nous souvenir de lui.
Pour nous, ce temps n'avait pas de prix. Nous avons fait nos adieux à Vito en toute tranquillité - sans pression temporelle, sans environnement étranger, sans que personne ne nous dise quand il fallait "en finir". Nous referions ce choix à tout moment.
Combien de temps un chien décédé peut-il rester à la maison ?
En règle générale, il est possible de garder un chien décédé chez soi jusqu'à 2-3 jours. Cela s'explique surtout par des raisons émotionnelles : Cela aide à comprendre la perte, à toucher encore une fois le chien, à faire ses adieux en toute conscience.
Des aspects importants à cet égard :
Température de la pièce : Dans une pièce d'habitation normale et fraîche (env. 18-20 °C), le corps peut être conservé pendant environ 1 à 2 jours.
Pièce fraîche ou balcon : l'idéal est une pièce fraîche comme une cave, une chambre d'amis non chauffée ou un balcon (en hiver), car le froid retarde considérablement la détérioration.
Mois d'été : cela devient difficile, car les pièces se réchauffent rapidement. Si aucun endroit frais n'est disponible, il faut se préparer à confier le corps à des professionnels du froid (vétérinaire, crématorium) au plus tard après 24 heures.
Support : le chien doit être couché sur un support absorbant (par exemple une serviette, une couverture, un matelas à langer) en cas de fuite de petites quantités de liquide.
Position du corps : il est préférable de se coucher dans une position naturelle (sur le côté) afin d'éviter les crampes.
Pourquoi le corps change-t-il ?
Après la mort, le processus d'autolyse (auto-dissolution des cellules) commence. Les cellules commencent à s'autodétruire, ce qui produit des gaz et des liquides tissulaires.
Sur le plan émotionnel, ce week-end a été le plus intense que nous ayons jamais vécu.
Ce qui nous a surpris : Avec le temps, tout s'est calmé en nous. Ce n'était pas moins triste, mais il y avait quelque chose de paisible. Vito était là. Nous pouvions le caresser, nous endormir à ses côtés, nous habituer à notre rythme à l'idée qu'il était parti.
Amalia, notre deuxième chienne, a joué un rôle très important. Elle reniflait prudemment Vito à plusieurs reprises, mais se retirait aussi régulièrement. Elle donnait l'impression de savoir exactement ce qui se passait - et de lui laisser son espace. Pour elle aussi, il était important que Vito ne soit pas "parti subitement", mais qu'elle puisse être témoin du changement.
Pendant la nuit, nous avons ensuite emmené Vito sur notre terrasse fraîche. Nous voulions nous assurer que la température restait basse pour que son corps ne change pas trop vite. Nous l'avons surélevé sur un canapé d'extérieur pour le protéger des animaux, avons placé des bougies autour de lui et avons laissé la porte ouverte pour qu'il continue - c'est ce que nous ressentions - à être "avec nous".
Nous nous sommes souvent assis en silence, avons posé la main sur sa fourrure et avons senti que les adieux ne se faisaient pas en un instant, mais qu'il s'agissait d'un processus.
Ce qu'il faut savoir
Les chiens perçoivent l'ambiance à la maison - même après la mort d'un congénère. Si tu as plusieurs chiens, donne-leur la possibilité de se dire au revoir.
Relâche la pression sur toi-même. Il n'y a pas de "bon" ou de "mauvais" choix, seulement ce qui se sent bien pour toi et ton chien.
Le moment de la décision reste néanmoins un état psychique exceptionnel. De nombreux propriétaires racontent qu'ils ne comprennent qu'après coup à quel point leur chien a clairement montré qu'il était prêt à partir - et que la décision d'attendre a souvent été prise en raison d'une douleur humaine et non d'un besoin animal.
Pour nous deux, Lui et Paulina, c'était précisément la plus grande confrontation : allions-nous encore attendre, tout essayer - ou reconnaître que nous avions déjà tout essayé ?
Pendant des jours, des semaines en fait, nous avons analysé chaque symptôme, discuté de chaque nouvelle tentative, retenu chaque espoir. Mais à un moment donné, nous avons dû nous demander honnêtement : est-ce que nous faisons encore cela pour Vito - ou est-ce que nous ne le faisons déjà plus que pour nous-mêmes?
La décision de laisser partir Vito n'était pas un abandon. C'était tout le contraire. C'était le plus grand acte d'amour que nous pouvions lui offrir. Nous ne voulions pas qu'il souffre, nous ne voulions pas qu'il meure seul à l'hôpital, nous ne voulions pas qu'il continue à souffrir parce que nous avions peur de lui dire au revoir.
Quand on a compris ça pour nous deux, on a su :
Le week-end avec Vito à la maison a été pour nous l'une des expériences les plus importantes et les plus salutaires de notre deuil. Ce n'était pas seulement un adieu pragmatique, mais un adieu conscient, digne et aimant - à notre propre rythme.
Nous pouvions encore le caresser, le sentir, lui offrir de petits gestes qui avaient de l'importance pour nous. Nous avons pu lui dire au revoir quand et comme nous le voulions, sans l'agitation d'une évacuation directe ou la vue d'un corps refroidi et modifié chez le vétérinaire.
Oui, l'idée de garder le chien mort à la maison peut sembler étrange au premier abord. Mais pour nous, c'était une façon de faire nos adieux à Vito avec respect et amour - et d'organiser ces adieux de la manière la plus salutaire possible pour nous, en tant qu'hommes-chiens.
Nous espérons que notre expérience t'encouragera à trouver ta propre voie si tu dois un jour dire adieu à ton chien. Sans honte, sans faux tabous - mais de la manière qui te semble la plus juste pour toi et ton chien.